• Dépêche de Reuters, 14h00 cet après-midi:

    "L'armée ivoirienne bombarde Bouaké". D'un patron d'unité blindée de l'armée de Côte d'Ivoire, dans la même dépêche: "La réunification de notre pays a commencé".

    Cette fois, ça y est... Après 2 ans de partition géographique en 2 parties de la Côte d'Ivoire, les accords de Marcoussis de janvier 2003, les 3 accords d'Accra (dont le dernier il y a 3 mois), la formation d'un gouvernement "d'unité nationale" incluant des rebelles rebaptisés "forces nouvelles", la mise en place d'une force d'interposition française (Licorne, 4000 hommes) puis onusienne (ONUCI, 10000 hommes), mais un constat unanime de blocage... L'armée ivoirienne s'est décidé à "débloquer" la situation par les armes.

    Il est de mauvais ton d'appuyer une solution armée, d'autant plus quand on n'a pas à en subir les conséquences concrètes. Circonstance aggravante, le régime en place en Côte d'Ivoire, de répression musclée en "disparitions" de journalistes, de manifestations de "patriotes" en assassinats nocturnes, est hautement infréquentable et discrédité.

    Tout cela, nous le savons. Mais on ne peut s'empêcher de penser qu'il faut en finir. Les médiations ont échoué. ce qui était une tentative ratée de coup d'état s'est transformée en partition de fait, avec une zone nord livrée à une mise en coupe réglée d'anciens déserteurs et autres leaders étudiants reconvertis en rebelles "visionnaires". Avec, pour solde de tout compte, des milliers de réfugiés, une croissance économique négative, et un pays tourne le dos encore un peu plus à tout espoir de développement.

    Alors, oui, confortablement installé à 6000 km de distance, avec pour seul danger d'être mouillé par la pluie,  je ne peux que soutenir ce qui semble être une reprise en main par la force.

    Pour suivre les évènements:

    www.abidjan.net


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  • Bon, que dire? Ils ont voté, en masse, et sur 10 millions de nouveaux votants, 7 millions ont voté... BUSH!

    Décidément, nous ne sommes vraiment pas Américains... so long pour les espoirs (pas de miracle à espérer du recompte en Ohio...), et décidément, nous avons encore sous-estimé "W" et son âme damnée Karl Rove.

    Je bats donc ma coulpe: j'ai confondu, comme trop souvent, rêves et réalité!

    Pour une analyse concise, au titre evocateur ("Why you keep loosing to this idiot"):

    http://slate.msn.com/id/2109079/


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  • Je ne résiste pas... En avance de phase, certes, en espérant que je n'aurai pas à manger mon chapeau demain matin... Mais, non, je le sens bien...

    Alors voila le message envoyé à "W" par Michael Moore hier:

    "I know it's gotta be rough for you right now. Hey, we've all been there.

    "You're fired" are two horrible words when put together in that order. Bin Laden surfacing this weekend to remind the American people of your total and complete failure to capture him was a cruel trick or treat. But there he was. 3,000 people were killed and he's laughing in your face. Why did you stop our Special Forces from going after him? Why did you forget about bin Laden on the DAY AFTER 9/11 and tell your terrorism czar to concentrate on Iraq instead?
             There he was, OBL, all tan and rested and on videotape (hey, did you get the feeling that he had a bootleg of my movie? Are there DVD players in those caves in Afghanistan?)
             Speaking of my movie – can I ask you a personal question before we part ways for good on Tuesday? Why did you and your friends fund SIX “documentaries” trashing me -- but only ONE film against Kerry? C'mon, he was the candidate, not me. What a waste of your time and resources! Sure, I know what your pollsters told you, that the film had convinced some people to vote you out. I just want you to know that that was not my original intent. Funny things happen at the movies. Hope you get to see a few at the multiplex in Waco. It's a great way to relax."

    so... Bye Bye!

    http://www.michaelmoore.com/words/message/index.php?messageDate=2004-11-01


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  • C'est une belle photo...

    Et une note d'espoir, en prenant position, à la manière des journaux américains: il faut que Kerry l'emporte.

    Qu'on le veuille ou non, le choix du président américain impacte le reste du monde: il suffit de comparer les années Clinton, porteuses d'espoir au Proche-Orient, en Afrique, en Irelande du Nord, même en Corée, aux années Bush, porteuses de guerres et de divisions.

    L'Amérique ne va pas changer du jour au lendemain, du fait de l'élection d'un autre président, mais c'est bien une vision du monde radicalement différente qui peut s'imposer.

    Quant à l'Afrique, l'impact sera peut-être encore moindre, mais on peut espérer une reprise de la politique amorcée sous Clinton: appui sur des pôles régionaux de stabilité (cela risque néanmoins d'être difficile en Afrique de l'Ouest...), promotion d'une approche équilibrée du commerce en ouvrant l'accès au marché US, soutien renforcé à la lutte contre le sida et aux initiatives privées de recherche (sur le palu par exemple)...

    Donc, tout simplement, à défaut de pouvoir voter, croisons les doigts, prions, et disons... Oui à Kerry, Oui à l'Amérique, Non à Bush.


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  • JB Aristide, ex chef d'Etat d'Haiti, refait parler de lui, depuis sa résidence sud-africaine, et cela nous met, nous, Africains, très mals à l'aise.

    Car que dit-il?

    http://www.lemonde.fr/txt/article/0,1-0@2-3222,36-382947,0.html

    i) "Je suis un élu et ceux qui m'ont élu réclament mon retour"

    Premier coin dans notre mauvaise conscience, nourrie de coups d'Etats et autres "restaurations démocratiques": Elu, il l'était bel et bien, et son mandat n'était pas arrivé à échéance... Eut égard à notre histoire récente (Côte d'Ivoire par exemple), peut-on légitimer un coup de force, fût-il soutenu par la France et les Etats-Unis, au motif qu'une fois élu, Aristide a fait étalage de son impéritie et de ses tendances despotiques?

    Vaste débat, mais que l'Union Africaine a tranché justement, selon moi: arrivé par les urnes, ce sont les urnes qui devaient le faire partir, au besoin sous strict contrôle international.

    ii) "Nous sommes de la diaspora africaine, souligne Aristide. La révolution haïtienne est le seul soulèvement d'esclaves qui a débouché sur un succès. Voilà une source de grandes valeurs qui nourrit encore nos contemporains, dont le président Mbeki et moi-même. Aujourd'hui, on parle de renaissance africaine, elle ne saurait exclure les petits-fils de l'Afrique."

    Là, le piège s'est définitivement refermé, et qui aide à comprendre l'attitude adoptée par l'Afrique du Sud, et plus particulièrement par Thabo Mbeki, à l'égard d'Aristide: Ces Haïtiens, ce sont les descendants des esclaves ou captifs des royaumes africains du 17ème siècle, vendus aux négriers contre de la miroiterie. Eux ont eu le courage de se révolter... Pouvions nous aujourd'hui rejeter ceux-là même qui ont fait notre fierté, certes il y a bien longtemps?

    Aristide peut donc continuer à surfer en toute quiétude sur notre mauvaise conscience d'Africains, et prétendre que son peuple l'attend, victime de la revanche inassouvie des négriers...


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