• Voila... Je reprend ce blog un peu plus de 10 mois après l'avoir laissé en plan... J'espère que cette fois je serai plus constant. A voir...

    En général, les périodes de reprise sont précédées, ou débutent, par un bilan. Un an après, que dire? J'avais laissé une Côte d'Ivoire en proie à ses démons, exangue et saignée. Un an plus tard? Nous sommes aujourd'hui le 30 octobre, sans élection présidentielle, et le chaos tape encore à la porte. Le pire n'est jamais sûr, mais les saigneurs ne sont pas loin. J'y reviendrais en commentant cette photo.

    Un an plus tard, aussi, après les élections américaines. Bush semble au plus bas, empêtré dans le "Plame gate", toujours embourbé en Irak, et désavoué sur le choix de sa dernière candidate à la Cour suprême. Mais là aussi, face à cette apparente satisfaction, comment ne pas craindre un retour de balancier très "droitier", afin de remobiliser une base électorale ultra conservatrice? Le pire n'est jamais sûr, mais...J'y reviendrai également en essayant de donner quelques "clés" de décryptage.

    Un an plus tard, toujours, la France sans Raffarin, mais toujours le moral en berne. 2 jeunes viennent de périr électrocutés dans un local abritant un transformateur. Que faisaient-ils là? Au même moment, je devisais doctement avec une amie, attablé aux Editeurs, au coeur de Saint-Germain-Des-Prés, sur ma vision de l'intégration. Au prisme de mon propre parcours, et à contrario de ce parcours, je diagnostiquais un "vide de l'appartenance". Kezaco??? En quelques mots, ni d'ici, ni de "là-bas", de nulle part, donc, ghettoïsés en "periphérie", quelle autre réaction pour ces "2èmes générations" que d'extérioriser par la violence leur manque d'appartenance? Voilà un autre thème de réflexion sur lequel je pense m'arrêter au cours de cette reprise "bloggistique".

    Globalement, un an a passé, et le monde me semble encore un peu plus compliqué, indéchiffrable, angoissant. Reflet de mes propres angoisses, doutes et difficultés? Peut-être. Ce blog n'en restera pas moins une projection sur la vie extérieure, laissant la vie intérieure à ses ombres.

    La photo alors. Elle accompagnait un article du "Monde" décrivant la mise en coupe réglée de la filière cacao en Côte d'Ivoire. Au-delà de l'article, la photo m'a attirée par tout ce qu'on peut en déduire, tout ce qu'elle exprime. Il s'agit du président Gbagbo, entouré de sa sécurité, en visite sur une plantation de cacao. Je lui trouve un côte "Clan des Siciliens", la gouaille et l'humour en moins. Elle ne donne pas envie de sourire, cette photo, encore moins de rire. En ressort surtout un côté inquiétant.

    La posture et les lunettes de soleil du Président font ressentir du cynisme à l'état pur, accentué par le jeu du noir et blanc, noir et blanc de la photo, noir des presonnages et clarté supposé de leurs tenues. Le fait même de boire à la source de la "cabosse" semble refléter les ponctions directes effectuées sur la seule source de revenus encore vaillante de ce pays. Plus inquiétante encore, l'assurance qui se dégage des personnages. Cette source est la nôtre, elle nous abreuve, et gare à ceux qui voudraient venir s'abreuver à cette même source. En résumé, cette photo m'a rendue mal à l'aise par tout ce qui n'y apparaît pas, mais n'en transparaît que plus fort. Possession, depossession, violence, force brute, assurance, argent, haine, pouvoir, arrogance, dédain, lutte. J'y ai vu tout cela à la fois. Et j'ai ressenti le besoin d'écrire dessus, de reprendre mon blog là ouù je l'avais laissé, et d'exprimer à nouveau mes sentiments sur le monde.


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