Mais qu'est donc allé faire Gbagbo dans cette galère?

Résumons: une équipe de pieds nickelés menée par un député en goguette, un marchand d'armes à la nationalité douteuse, un "guide spirituel" reconverti dans le trafic d'influence...

Pour un bon résumé de l'histoire, cf Libération

http://www.liberation.fr/page.php?Article=243577

Ou encore Le Monde

http://abonnes.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3218,36-381594,0.html

Qu'est ce que cette triste aventure peut nous inspirer?

i) Ce serait risible, s'il n'y avait la vie de 3 otages en jeu (les 2 journalistes français + leur chauffeur lybien)

ii) La Côte d'Ivoire n'a-t-elle pas ses propres problèmes à régler? Au hasard, et dans le désordre: finaliser les textes de loi sur le code de la nationalité, les conditions d'éligibilité et le foncier rural, lancer enfin le processus DDR (désarmement, démobilisation, reclassement), réunification d'un pays coupé en 2 depuis 24 mois...

iii) On peut supposer que la présidence ivoirienne a fourni l'avion, mais aussi financé les "faux frais" de nos triples 0 (000) à la française: sur quel budget?

iv) Finalement, cela nous renforce dans l'idée que pour les acteurs de la crise ivoirienne, l'essentiel est ailleurs: du côté présidentiel, dès lors que l'on contrôle la Côte d'ivoire "utile" (économiquement), pourquoi se presser pour une réunification et des élections où l'on a tout à perdre? Du côté des rebelles, vivant "sur la bête" au nord du pays, sans aucun comptes à rendre, ni dieu ni maître, quelle incitation à revenir à la civilisation? Non, décidément, l'économie de guerre a du bon pour tous!

Sauf, peut-être, pour un pays martyrisé, à bout de souffle, qui a tous les atouts pour réussir, mais qu'une classe politique inepte est en train de ramener à l'âge de pierre.